Le MET Gala version woke

Cette semaine s’est tenue à New York l’édition 2025 du MET Gala, l’un des événements les plus médiatisés de la planète. Organisé chaque année au profit de l’Anna Wintour Costume Center du Metropolitan Museum of Art, ce gala est devenu célèbre pour l’extravagance des tenues portées par les célébrités du monde entier. Mais cette édition 2025 s’est distinguée non pas par la mode, mais par l’empreinte idéologique ouvertement revendiquée par ses organisateurs.

Le thème choisi, « Superfine: Tailoring Black Style », visait à célébrer le dandysme noir et l’influence de la diaspora africaine sur l’histoire de la mode. Un hommage revendiqué comme politique, dont la mise en œuvre a, de fait, suivi une logique explicitement raciale. L’organisation, le personnel, les stylistes, les créateurs invités — tout a été ajusté pour « coller au thème », avec un critère de sélection unique : la couleur de peau. À l’honneur : Pharrell Williams, Lewis Hamilton, Colman Domingo, A$AP Rocky… Des figures noires soigneusement choisies pour incarner une édition où le militantisme identitaire passait avant toute considération artistique.

Plus encore, cette orientation idéologique est assumée comme un acte de « résistance ». Selon les déclarations d’Anna Wintour et du Metropolitan Museum, cette édition devait affirmer leur attachement aux politiques DEI (Diversité, Équité, Inclusion), alors que nombre d’institutions culturelles américaines, notamment muséales, commencent à revenir sur ce virage militant, sous l’effet du retournement politique provoqué par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Il faut rappeler que lorsque le thème a été annoncé, le contexte était tout autre : la campagne présidentielle battait son plein, et la présence publique de Kamala Harris et Joe Biden semblait garantir un appui à la ligne progressiste. L’édition 2025 du MET Gala devait donc, dans l’esprit de ses concepteurs, être un symbole de résistance face au « recul conservateur », notamment sur les questions raciales. Mais ce qui se voulait une célébration inclusive s’est transformé en un exercice de discrimination, qui divise au lieu de rassembler. Ce gala, devenu le rendez-vous annuel de l’élite médiatique, artistique et financière américaine, montre une fois de plus la déconnexion grandissante entre l’élite progressiste et la majorité silencieuse des Américains. Sous couvert de célébration culturelle, ce MET Gala 2025 aura illustré une nouvelle étape dans l’instrumentalisation idéologique du luxe et de l’art, où la couleur de peau devient critère de légitimité, et la mode, outil de militantisme identitaire.

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