Le 9 novembre 2025, Tim Davie, directeur général de la BBC, et Deborah Turness, PDG de BBC News, ont démissionné à la suite de révélations explosives du Telegraph concernant le montage trompeur d’un discours de Donald Trump dans un documentaire de l’émission Panorama, ainsi que d’autres manipulations et pratiques de désinformation destinées à influencer l’auditoire, en dépit de la neutralité supposée d’une chaîne publique.
La polémique a éclaté après la publication par le Telegraph d’un mémo interne de 19 pages révélant que le documentaire Panorama, intitulé “Trump: A Second Chance?”, avait manipulé un discours prononcé par Trump le 6 janvier 2021, jour des émeutes du Capitole.
Dans la version diffusée par la BBC le 28 octobre 2024, soit une semaine avant l’élection présidentielle américaine, deux segments distincts du discours, séparés de plus de 50 minutes dans la version originale, avaient été assemblés pour créer l’impression trompeuse d’un appel direct à la violence :« We are going to walk down to the Capitol and I’ll be there with you and we fight. We fight like hell. » (« Nous allons marcher jusqu’au Capitole et je serai là avec vous, et nous nous battrons. Nous nous battrons comme des fous. »)
Le montage avait également omis une phrase clé de Trump appelant à manifester « peacefully and patriotically » (« de manière pacifique et patriotique »).
Le président du Capitole a décrit cette omission comme ayant « complètement induit en erreur » les téléspectateurs. Le mémo, rédigé par Michael Prescott, ancien conseiller aux normes éditoriales de la BBC, dénonçait ouvertement une manipulation délibérée.
Le document de Prescott formulait trois accusations centrales :
- Manipulation du discours de Trump : le montage avait « trafiqué » les propos du président pour insinuer un appel direct à la violence.
- Biais anti-Israël dans la couverture du conflit Gaza–Hamas, pointant des omissions et un traitement déséquilibré.
- Minimisation des positions critiques sur les questions transgenres, ces voix étant systématiquement marginalisées ou présentées comme extrêmes.
Tim Davie a annoncé sa démission dans un communiqué reconnaissant « la responsabilité ultime » qu’il devait assumer : « Il y a eu des erreurs, et la dernière concerne le montage d’un discours de Donald Trump dans Panorama. En tant que directeur général, je dois assumer la responsabilité ultime de ce qui se passe à la BBC. C’est pourquoi j’ai décidé de démissionner. »
Le mandat de Tim Davie avait déjà été ébranlé par une série de scandales majeurs qui avaient progressivement fragilisé son autorité. Entre 2023 et 2024, Huw Edwards, présentateur vedette de la chaîne, a été poursuivi pour possession d’images pédopornographiques. Quelques mois plus tard, en 2023, Gary Lineker a été suspendu après avoir comparé la rhétorique de la ministre de l’Intérieur Suella Braverman à celle de l’Allemagne des années 1930. L’année 2025 fut elle aussi marquée par un nouvel embarras lorsque la chaîne diffusa un documentaire sur Gaza dont le narrateur de treize ans s’avéra être le fils d’un responsable du Hamas, soulevant de vives critiques quant à l’impartialité du reportage et aux procédures de vérification internes. L’accumulation de ces affaires avait considérablement affaibli la direction de Davie, préparant le terrain à sa chute après le scandale Panorama.
Samir Shah, 73 ans, président du conseil d’administration de la BBC depuis mars 2024, a pour sa part défendu la direction en place, rejetant toute accusation de biais woke et déclarant que « Tim Davie a été un directeur général exceptionnel ».
Tandis que Deborah Turness a affirmé : « BBC News n’est pas institutionnellement biaisé. C’est pourquoi elle demeure le fournisseur d’informations le plus fiable au monde. »
Une illustration frappante de la méthode Coué !
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