Antifas, branche armée de l’activisme trans ?

L’assassinat de Charlie Kirk par un militant antifa lié à un activiste trans, ainsi que l’attentat contre l’école catholique de Minneapolis, illustrent la montée d’un militantisme sans limites : le « Trantifa ».

Depuis une dizaine d’années, une alliance s’est nouée entre les milieux transactivistes et l’ultragauche antifa, particulièrement visible aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne. Historiquement centré sur la lutte contre l’extrême droite et le capitalisme, l’antifascisme radical a élargi son horizon à l’anticolonialisme, l’anti-patriarcat et l’idéologie queer, intégrant la question trans comme un pilier de son combat.

De cette convergence est née une mouvance nouvelle : le « Trantifa ». Dépourvu de hiérarchie centralisée, ce mouvement se caractérise par la fusion entre activisme trans et méthodes d’action directe d’ultragauche.

Dans cette logique, l’existence trans est présentée comme « antifasciste par essence », puisqu’elle rompt avec l’ordre biologique et social traditionnel. Toute critique est assimilée à de la transphobie, justifiant dès lors le recours à l’intimidation et parfois à la violence physique, jusqu’au meurtre et aux attentats contre ceux qui sont perçus comme représentants de l’« opposition fasciste ».

Répertoire d’actions : de l’activisme à la violence

Les groupes affiliés au « Trantifa » partagent les répertoires classiques de l’action directe de la gauche radicale. Ils recourent à :

  • Les contre-manifestations pour bloquer des événements féministes ou religieux jugés hostiles aux trans ;
  • Les campagnes de harcèlement numérique (doxing, menaces, insultes en ligne) pour intimider les voix dissidentes ;
  • Le « no platforming », c’est-à-dire empêcher physiquement ou logistiquement des adversaires de s’exprimer en public ;
  • La confrontation physique, assumée et parfois revendiquée comme une riposte « antifasciste ».

La rhétorique centrale qui sous-tend cette radicalité est celle du « génocide trans ». Selon ce discours, les lois restrictives, les critiques féministes ou les simples débats publics sur les limites de la transidentité constitueraient une menace existentielle pour la survie même des personnes trans. En conséquence, la violence ne serait plus perçue comme une dérive, mais comme une riposte vitale, une forme d’« autodéfense politique ».

Du militantisme au meurtre de masse

Plusieurs fusillades récentes aux États-Unis et en Europe ont été commises par des individus transgenres ou en questionnement de genre. Ces événements mettent en lumière une radicalisation croissante, nourrie à la fois par des idéologies militantes antifa et par des environnements en ligne violents et de plus en plus extrêmes.

La fusillade de Nashville (27 mars 2023)[1]

L’attaque de la Covenant School, une école chrétienne privée de Nashville, a provoqué un choc national. L’auteur, Audrey « Aiden » Hale, âgé de 28 ans, était un homme trans (femme à la naissance). Armé d’un fusil d’assaut de type AR-15, d’une carabine et d’un pistolet, il a pénétré dans l’établissement en début de matinée. En l’espace de quelques minutes, Hale a tiré plus de 150 balles, tuant six personnes : trois enfants de 9 ans et trois adultes membres du personnel.

L’enquête a révélé que Hale avait légalement acquis sept armes à feu au cours des mois précédents. Certains activistes trans tentent encore aujourd’hui de déresponsabiliser le meurtrier, le présentant comme une « victime de la société » plutôt que comme un criminel pleinement responsable.

La fusillade de Minneapolis (27 août 2025) [2]

Deux ans après Nashville, un nouvel événement dramatique survient à l’Annunciation Catholic School de Minneapolis. Robin Westman, une femme trans de 23 ans (homme à la naissance), entre dans l’école lourdement armée : un fusil d’assaut, un fusil de chasse et un pistolet. Elle ouvre le feu dans une salle de classe et dans un couloir, tuant deux enfants de 8 et 10 ans et blessant 17 autres personnes, dont plusieurs enseignants.

Avant de passer à l’acte, Westman avait publié un manifeste de 20 minutes sur YouTube. Ce document révélait une obsession morbide pour les fusillades de masse, mais aussi des propos explicitement antisémites et anti-Trump. Elle y affirmait croire qu’elle souffrait d’un cancer lié au vapotage, et qu’elle souhaitait « partir selon ses propres termes ». Arrêtée vivante, elle a été inculpée pour terrorisme intérieur.

Le projet d’attentat en Écosse (juillet 2025) [3]

En Écosse, le jeune Felix Winter, 18 ans, a été arrêté avant de passer à l’acte. Femme à la naissance mais en transition vers une identité masculine, il avait planifié une attaque armée dans une école d’Édimbourg, inspirée du massacre de Columbine. La police a découvert chez lui un arsenal ainsi que des écrits détaillant son projet.

Winter passait des centaines d’heures sur des forums en ligne extrémistes, notamment des serveurs Discord où circulaient des contenus néonazis et violents. L’arrestation est intervenue après qu’une photo de lui en tenue paramilitaire posant dans l’école a circulé sur les réseaux sociaux. Condamné à six ans de prison, ce cas illustre la porosité entre idéologie transactiviste, fascination morbide pour la violence de masse et radicalisation politique en ligne.

Si, dans certains événements, le lien entre la transidentité de l’auteur et les faits n’a pas fait l’objet d’une preuve formelle, il n’en va pas de même pour d’autres agressions, clairement ciblées, contre des militantes féministes.

Agressions contre des militantes féministes

La violence du mouvement pro-trans ne se limite pas aux fusillades de masse : elle vise directement des personnalités féministes critiques du transactivisme, accusées de « transphobie » parce qu’elles défendent la notion de droits fondés sur le sexe biologique.

L’agression de Riley Gaines (6 avril 2023)[4]

À l’Université d’État de San Francisco, l’ancienne nageuse universitaire Riley Gaines donnait une conférence dénonçant la participation d’athlètes trans dans les compétitions féminines. À la sortie de l’événement, elle a été encerclée par un groupe d’activistes trans et antifa.

Poursuivie dans un couloir, elle a été frappée à la tête et retenue de force dans une salle pendant plusieurs heures. Les activistes exigeaient une « rançon » symbolique de 10 dollars par personne présente pour la libérer. Gaines a témoigné ensuite avoir cru sa vie en danger. Cet incident illustre la volonté d’empêcher physiquement les femmes de s’exprimer sur des sujets jugés sensibles.

Le harcèlement de Kellie-Jay Keen (2022-2023)[5]

La militante britannique Kellie-Jay Keen, connue pour ses campagnes « Let Women Speak », a été prise pour cible à plusieurs reprises.

  • En mars 2023 à Auckland, lors d’un rassemblement, plusieurs centaines d’activistes trans l’ont encerclée, lui crachant dessus, lui jetant des projectiles et l’empêchant de s’exprimer. Escortée par la police, elle a affirmé ensuite avoir eu « de la chance d’être encore vivante ».
  • À Londres, lors d’une intervention à Speakers’ Corner, ses discours ont été systématiquement noyés par des haut-parleurs tenus par des militants trans. Plusieurs participantes ont témoigné avoir subi insultes et menaces physiques.

Ces événements démontrent une stratégie délibérée de réduction au silence des voix féministes.

Marguerite Stern et Dora Moutot, autrices de Transmania[6]

La parution en avril 2024 de Transmania, ouvrage coécrit par Marguerite Stern et Dora Moutot, a déclenché une vague de menaces et d’intimidations d’une rare intensité. Les deux autrices, connues pour leur critique du transactivisme, ont été la cible d’attaques répétées, à la fois en ligne et lors de rassemblements militants. Elles sont consédrer comme des « TERFS » (T.E.R.F, ou les Trans-Exclusionary Radical Feminist, en français : féministes radicales excluant les personnes trans, sont un courant féministe qui exclue les femmes trans des luttes féministes).

Rapidement après la sortie du livre, des slogans explicites appelant à la violence ont circulé. Lors d’une conférence à Paris, des militants ont crié : « Une TERF, une balle, justice sociale ! », tandis que sur des sites militants antifascistes, des messages appelaient directement à « en finir » avec les deux femmes. Certaines publications revendiquaient même des tentatives ratées d’agression à l’arme blanche, assorties de menaces répétées de les poursuivre « jusqu’à ce qu’elles n’osent plus sortir de chez elles ».

La campagne d’intimidation a également visé leurs apparitions publiques. Des appels à perturber ou bloquer leurs séances de dédicace ont circulé sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit à l’annulation de plusieurs événements littéraires. Dans certains cas, l’intervention des forces de l’ordre a été nécessaire pour assurer la sécurité des lieux. Face à la gravité des menaces, le ministère de l’Intérieur a même envisagé d’accorder une protection rapprochée aux autrices.

Cette séquence illustre la stratégie d’intimidation systématiquement employée par les militants trans extrémistes : faire taire par la peur toute voix critique, au mépris de la liberté d’expression et du débat démocratique.

Violences en manifestation

Plusieurs rassemblements publics ont dégénéré en violences imputées à des militants trans ou à leurs alliés antifas.

  • Vancouver (31 mars 2023) : lors de la Journée internationale de visibilité trans, des heurts éclatent entre militants et contre-manifestants. La police dénombre au moins deux agressions physiques et ouvre une enquête criminelle. [7]
  • Los Angeles (août 2023) : des affrontements éclatent autour de politiques scolaires liées aux élèves trans. Les militants radicaux attaquent la police avec des feux d’artifice, trois personnes sont arrêtées.[8]
  • Fort Worth, Texas (23 avril 2023) : trois membres d’Antifa, dont deux trans, sont interpellés après avoir attaqué la police lors d’une contre-manifestation organisée près d’un restaurant accueillant un spectacle de drag queens.[9]

La campagne « Trans Day of Vengeance » (avril 2023)[10]

Peut-être le symbole le plus frappant de cette dérive fut l’annonce d’un rassemblement baptisé « Trans Day of Vengeance », prévu seulement quelques jours après la fusillade de Nashville. Le choix du mot d’ordre « vengeance » traduisait une logique de confrontation totale, en dépit du deuil des familles et de la gravité de l’événement. Face à des menaces jugées crédibles, et après que Twitter/X eut supprimé des milliers de messages appelant à y participer, la manifestation a finalement été annulée.

Cette séquence a confirmé que, pour les mouvances trans les plus extrêmes, la violence n’était plus un accident, mais bien une stratégie politique pleinement assumée.

Les femmes comme cibles privilégiées

Le militantisme trans, sous couvert de défendre une minorité, s’attaque directement à un autre groupe : les femmes. Les féministes « gender critical » sont devenues les principales cibles de campagnes de haine, d’agressions et de menaces. Les pancartes brandies lors de manifestations : « Tuez JK Rowling », « Décapitez les TERF » traduisent une violence symbolique qui déborde largement le cadre du débat politique.

Cette focalisation contre les femmes s’explique par la perception que la défense des droits fondés sur le sexe biologique constituerait une menace directe pour l’idéologie transactiviste. Le féminisme critique devient alors l’ennemi principal à abattre.

Les inquiétudes internationales

La rapporteure spéciale de l’ONU, Reem Alsalem, a publiquement alerté sur cette tendance en 2023 et 2025, soulignant que l’activisme trans violent réduit l’espace démocratique des femmes et les expose à des menaces constantes. [11]

Au Royaume-Uni, une lettre signée par plus de 10 000 personnalités a appelé elle aussi le Premier ministre à réagir face à « une campagne d’escalade de violence et d’intimidation contre les femmes ».[12]

Davantage perceptible aux États-Unis, le phénomène « Trantifa » déborde désormais en Europe, où ses modes d’action ultraviolents se diffusent. La France n’échappe pas à cette importation, et il est urgent d’en prendre conscience.


[1] https://edition.cnn.com/2023/03/28/us/audrey-hale-nashville-school-shooting

[2] https://edition.cnn.com/2025/08/28/us/journal-minneapolis-shooter-robin-westman-invs

[3] https://www.scottishlegal.com/articles/transgender-neo-nazi-teenager-who-planned-doomsday-school-attack-in-edinburgh-jailed-for-six-years

[4] https://edition.cnn.com/2023/04/07/us/former-ncaa-swimmer-riley-gaines-assault-san-francisco-state-university

[5] https://www.nzherald.co.nz/nz/crime/posie-parker-protest-activist-pleads-guilty-to-punching-elderly-woman-at-heated-auckland-trans-rights-protest/A5RG2HY2TJFLFKAP4OT7JLGIGU/

https://en.wikipedia.org/wiki/Kellie-Jay_Keen-Minshull

[6] https://www.lejdd.fr/societe/ne-jamais-se-laisser-baillonner-toute-menace-de-mort-contre-marguerite-stern-et-dora-moutot-fera-desormais-lobjet-dune-plainte-145138

[7] https://vpd.ca/news/2023/04/01/vancouver-police-investigate-violent-confrontations-at-trans-rights-rally/

[8]https://www.latimes.com/california/story/2025-06-11/los-angeles-da-charges-anti-ice-protesters

[9]https://abcnews.go.com/US/protest-groups-clash-texas-drag-show/story?id=98820090

[10] https://www.newsweek.com/trans-day-vengeance-canceled-threats-washington-dc-1791705

[11] https://www.ohchr.org/sites/default/files/documents/issues/women/sr/statements/2023-05-19-statement-sr-vawg.pdf

[12] https://www.telegraph.co.uk/news/2025/05/30/dont-let-trans-rapists-choose-gender-un-warns-police/

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