Harvard poursuit le gouvernement américain en justice : le poisson pourrit toujours par la tête

La récente décision de l’administration Trump de suspendre le financement fédéral destiné à l’université Harvard s’inscrit dans la lutte contre l’idéologie woke au sein des universités américaines et contre la tolérance de l’administration de la prestigieuse université à l’égard des manifestations pro-palestiniennes survenues après le 7 octobre 2023.

Depuis son entrée en fonction en 2025, le président Trump a fermement dénoncé Harvard comme un foyer de l’idéologie woke, un « repaire de sympathisants terroristes ». Le gel d’environ 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales et de 60 millions de dollars en contrats est une réponse directe aux refus de l’université d’abandonner ses politiques de diversité, équité et inclusion qui pénalisent notamment les asiatico-américains et à la gestion désastreuse par Harvard des récents incidents antisémites.

Depuis l’automne 2023, des manifestations pro-palestiniennes se sont en effet multipliées sur le campus. Sur Sidechat, une plateforme sociale anonyme de Harvard, des messages haineux, stéréotypés et des appels à la violence envers les étudiants juifs, ont été largement diffusés. Plusieurs cas de harcèlement, d’intimidation voire d’agression contre les étudiants juifs ont été rapportés, sans que l’administration s’en émeuve. On se souvient de la réponse lunaire de la Présidente de Havard, lors de l’audition par le Congrès américain en décembre 2023 sur l’antisémitisme endémique sur les campus. Lorsqu’une élue lui a demandé si « appeler au génocide des juifs viol[ait] le règlement concernant le harcèlement à Harvard », Claudine Gay a répondu : « Cela peut, en fonction du contexte, si c’est dirigé contre une personne »…

Malgré la démission forcée en janvier 2024 de la présidente, l’université continue de ne pas suffisamment combattre ces dérives, et les mesures adoptées par son successeur Alan Garber demeurent insuffisantes. Harvard a certes pris quelques mesures correctives tel que la nomination d’un responsable pour superviser les plaintes, l’amélioration de la formation et de l’éducation sur le campus, la création de programmes visant à promouvoir le dialogue civil…, mais ces actions tardives sont totalement décalées face à la gravité du problème.

Les conséquences financières et sociales sont désormais très concrètes d’autant qu’avant la décision de Trump,  plusieurs grands donateurs avaient déjà retiré leur soutien, et des entreprises américaines ont décidé de ne plus recruter des étudiants impliqués dans des actions radicales ou haineuses.

La réaction de l’Université d’Harvard ne s’est pas fait attendre : elle a refusé de se conformer aux demandes de l’administration Trump exigeant la fin des politiques DEI et des sanctions contre les manifestants pro-palestiniens et vient d’engager des poursuites contre le gouvernement américain devant un tribunal judiciaire de Boston.

Par cette opposition, Harvard accentue davantage son image d’une institution élitiste, déconnectée des réalités et orientée politiquement. Il faut d’ailleurs rappeler que ce sont les universités les plus prestigieuses qui se sont enflammées après le pogrom du 7 octobre pour justifier les atrocités commises par les terroristes : Penn (Université de de Pennsylvanie), Harvard bien sûr, Cornell University et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis, Cambridge et Oxford au Royaume Uni. En France, les troubles les plus sérieux ont eu lieu dans les Instituts d’Etudes Politiques (IEP, Science po), les Ecoles Normales Supérieures (ENS) et à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Comment s’en étonner ? Piscis primum a capite foetet (le poisson pourrit par la tête)…

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