Un jeu vidéo à venir, développé par le studio indépendant sud-africain Nyamakop, intitulé Relooted — littéralement « pillé à nouveau » — propose au joueur d’incarner une équipe de pilleurs dont la mission consiste à voler des œuvres d’art africaines conservées dans des musées occidentaux afin de les « restituer » à leurs pays d’origine. Le jeu s’inscrit dans une démarche « afrofuturiste militante », reprenant les codes du discours décolonialiste et anti-occidental, en dénonçant ce qu’il présente comme le « pillage colonial ».
Dans l’univers fictif du jeu, situé dans un futur proche, les puissances occidentales auraient signé un traité s’engageant à restituer les trésors culturels africains volés durant la colonisation. Mais, selon le scénario, ces promesses seraient restées sans effet, les objets ayant été dissimulés dans des collections privées. Le joueur incarne alors un groupe d’activistes basé à Johannesburg, chargé d’orchestrer une série de cambriolages pour « récupérer » ces artefacts et les rapatrier en Afrique.
Le jeu est promu à l’aide de statistiques militantes, comme celle avancée par la productrice Sithe Ncube, affirmant que « 90 % du patrimoine culturel d’Afrique subsaharienne se trouve en Occident ». Relooted s’inspire de véritables artefacts historiques, avec 70 objets à récupérer, chacun étant censé illustrer les réalités du prétendu pillage. Outre la promotion de la commission d’infractions pénales, le jeu révèle l’ignorance de ses concepteurs quant à l’évolution de la législation relative à la restitution de certains biens culturels, jusque-là empêchée par le principe d’inaliénabilité du domaine public. Principe qui, sans aucun doute, a permis de protéger bien des œuvres de la destruction ou du trafic.