Festival Woke à Paris : quand le théâtre devient un manifeste idéologique

Du 1er au 11 avril 2025, le Théâtre 14 à Paris a accueilli le « Festival Woke », présenté comme une « déclaration d’amour » aux identités plurielles et un espace de célébration de la diversité. Derrière ce langage lisse et inclusif se profile en réalité une manifestation profondément idéologique, centrée sur la réaffirmation des dogmes du wokisme, désormais omniprésents dans les cercles culturels subventionnés.

Sous le slogan faussement rassurant « Ça va bien se passer », le festival affirme vouloir « se réapproprier » le terme « woke » pour en neutraliser la « charge négative ». En pratique, c’est tout l’inverse que l’on observe : une démonstration supplémentaire de cette dérive idéologique. La programmation en est révélatrice : cabaret « ultra-genré », performances militantes sur l’identité sexuelle et raciale, lectures entrecoupées de slogans intersectionnels, et débats tels que « L’art est-il woke ? », exclusivement composés d’intervenants convaincus et alignés.

Point positif pour ces participants : aucune remise en cause de leurs théories, aucun débat contradictoire. Le public est immergé dans une bulle idéologique fermée — parfaite illustration de ce que la propagande woke maîtrise à la perfection : agréger des causes multiples en un « combat commun », toujours plus radicalisé par une lecture systématiquement militante du réel.

Le Théâtre 14 est un lieu militant, financé par la Ville de Paris à hauteur de 520 740 € de subvention en 2024. Il revendique une programmation qui « affirme joyeusement et collectivement le droit à être et à raconter », prônant l’ouverture, la diversité et la réflexion sur les différences comme moteurs de création. Une belle déclaration d’intention, mais qui masque difficilement une ligne éditoriale où l’art devient un levier de transformation idéologique.

À travers son ton militant et ses choix artistiques univoques, le Festival Woke incarne la dérive de plus en plus marquée des institutions culturelles parisiennes, qui troquent la création pour l’endoctrinement, l’esthétique pour le message, et l’universel pour l’identitaire. Le théâtre devient ici un espace de rééducation, où chacun est défini, classé, assigné selon sa race, son genre ou son orientation sexuelle.

Plus inquiétant encore : cet événement n’est qu’un exemple parmi d’autres. Romancero Queer, Quatuor Oddity/Woke, Rembobiner… autant de spectacles soutenus et financés par des fonds publics, alors que la majorité des Français ne se reconnaît pas dans ces postures idéologiques radicalisées. La politisation croissante de l’art, sous couvert d’inclusion, installe une uniformité dogmatique qui nie l’essence même de la culture française — fondée sur la nuance, la liberté et le débat.

Ce festival n’est pas un espace d’échange, mais le symptôme d’une culture officielle ayant fait allégeance à une orthodoxie militante. Face à cette évolution, une question s’impose : les institutions culturelles sont-elles encore là pour rassembler, ou uniquement pour relayer les codes d’un nouveau catéchisme politique ?

Credit image : https://www.paris.fr/

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