En juillet 2023, l’Union Cycliste Internationale (UCI) a instauré un règlement stipulant que, pour pouvoir participer aux compétitions féminines, une femme transgenre devait avoir entamé sa transition avant la puberté masculine et, dans tous les cas, avant l’âge de 12 ans et maintenir un taux de testostérone sérique très bas (inférieur à 2,5 nmol/L).
Cette règle visait à limiter l’accès à la catégorie féminine aux femmes trans n’ayant pas connu la puberté masculine, période durant laquelle les changements hormonaux procurent des avantages physiques aux athlètes.
En juillet 2025, le tribunal de première instance de Bruxelles a rendu un jugement marquant, remettant complètement en cause ces règles. L’affaire concernait une cycliste transgenre belge, exclue des compétitions féminines pour ne pas avoir entamé sa transition avant 12 ans, et ayant poursuivi l’UCI pour discrimination.
Le tribunal lui a donné raison, estimant que cette règle constituait une discrimination non fondée scientifiquement. Selon la justice, il n’existe pas de preuve solide d’un problème d’équité sportive lié à la participation des femmes trans dans le cyclisme dès lors qu’elles respectent un taux de testostérone très faible. Le jugement considère que la condition de transition avant 12 ans revient à une exclusion automatique et systématique, contraire à la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Les règles ont donc été annulées et l’UCI condamnée (dans ce cas belge) à verser des dommages moraux à la plaignante.
Le jugement permet directement à la cycliste concernée de participer aux compétitions féminines et, surtout, crée une jurisprudence majeure en Belgique, interdisant à toute organisation sportive d’exclure une femme transgenre sur ce fondement. Une nouvelle fois, la justice dépasse les choix politiques et dicte au pays la marche à suivre, en imposant sa vision sans élection ni possibilité d’intervention, au cœur même d’une démocratie.