Le gouvernement de coalition néo-zélandais, de centre droit, par la voix de son ministre de la Santé Simeon Brown, avait annoncé en novembre 2025 une mesure d’interdiction totale de la prescription de « bloqueurs de puberté » aux nouveaux patients mineurs pour des raisons de dysphorie de genre. Cette interdiction devait entrer en vigueur le 19 décembre 2025.
À seulement deux jours de l’échéance, le 17 décembre 2025, la Haute Cour de Wellington a rendu une décision bloquant temporairement le projet gouvernemental. Un recours introduit par l’association PATHA (Professional Association for Transgender Health Aotearoa), regroupant des professionnels de santé spécialisés dans la prise en charge des personnes transgenres, a conduit la juge Michele Wilkinson-Smith à prononcer une suspension provisoire.
La juge a justifié sa décision en estimant qu’aucune preuve d’un « risque immédiat pour la santé physique » ne permettait de justifier une interdiction. À l’inverse, elle a soutenu que l’arrêt soudain de ces prescriptions pourrait, selon elle, engendrer un risque pour la santé mentale des jeunes transgenres.
Le tribunal a également critiqué la méthode employée par le gouvernement, soulignant que l’association médicale PATHA et la communauté concernée n’avaient pas été consultées en amont de la décision.
Contrairement à l’argumentaire avancé par l’exécutif, la juge a indiqué dans ses attendus que, sur la base des éléments présentés à ce stade de la procédure, les bloqueurs de puberté seraient « réversibles » et ne présenteraient pas « d’effets néfastes apparents à court terme ». Cette position s’oppose directement à l’argumentation du gouvernement, fondée notamment sur le rapport britannique Cass Review et sur le constat d’un manque de preuves scientifiques de haute qualité concernant la sécurité à long terme de ces traitements.
Il s’agit d’une victoire temporaire pour les associations LGBT pro-trans et pour des juges politisés. L’interdiction n’est toutefois pas annulée, mais simplement placée en « pause » pour une durée indéterminée, dans l’attente d’un examen judiciaire approfondi qui devra statuer sur le fond. Reste à espérer que, cette fois-ci, l’avis des responsables politiques élus par le peuple prévaudra sur celui de juges militants pro-LGBT.