Spotify : malgré un nouvel appel au boycott de la gauche, la plateforme continue de voir son nombre d’abonnés et son chiffre d’affaires augmenter

Une nouvelle vague de boycotts a visé Spotify en octobre 2025, après la diffusion sur la plateforme de publicités de recrutement pour l’ICE (U.S. Immigration and Customs Enforcement), l’agence fédérale américaine chargée de l’expulsion des immigrés illégaux. Ces annonces, promettant des primes allant jusqu’à 50 000 dollars et utilisant un langage jugé déshumanisant envers les immigrés qualifiés d’« illégaux dangereux », ont déclenché une vague d’indignation parmi les militants woke américains, qui dénoncent les récentes actions de l’agence anti-immigration à travers le pays.

L’organisation Indivisible, connue pour ses manifestations “No Kings” dirigées contre Donald Trump, a lancé fin octobre la campagne “Don’t Stream Fascism: Cancel Spotify”, accusant la plateforme de “remplir ses poches tout en recrutant pour une force policière qui terrorise les communautés américaines”. Cette controverse a relancé le mot-clé #BoycottSpotify sur les réseaux sociaux, accompagné d’outils permettant de transférer facilement ses playlists vers des plateformes concurrentes comme Apple Music, Tidal ou Deezer.

Spotify a réagi en affirmant sa volonté de ne pas céder aux pressions, déclarant : « Les publicités ne violent pas la politique publicitaire de la plateforme et s’inscrivent dans une campagne gouvernementale officielle diffusée à la télévision, sur les plateformes de streaming et de vidéo, ainsi que sur d’autres médias. »

Le premier appel majeur au boycott remonte à juillet 2025, après la révélation que Daniel Ek, PDG et fondateur de Spotify, avait investi 600 millions d’euros dans Helsing, une start-up allemande spécialisée dans les drones militaires pilotés par intelligence artificielle. Déjà actionnaire à hauteur de 100 millions depuis 2021, Ek a vu cette fois son investissement déclencher une vague de critiques bien plus large. Helsing développe notamment le drone d’attaque HX-2, décrit comme un “système autonome militaire renforcé par l’IA”.

Plusieurs artistes de renom ont alors retiré leur catalogue de la plateforme, parmi lesquels King Gizzard & The Lizard Wizard et le duo électro-pop Sylvan Esso, nominé aux Grammy Awards. Ce dernier s’est rallié au mouvement “No Music for Genocide”, qui regroupe plus de 400 artistes et labels appelant au boycott culturel d’Israël en réaction à la guerre à Gaza. 

Malgré ces multiples attaques, les résultats financiers de Spotify, publiés le 4 novembre 2025, confirment la résilience du groupe. La plateforme a dépassé les 700 millions d’utilisateurs actifs mensuels, atteignant 713 millions (+11 % sur un an), dont 281 millions d’abonnés Premium (+12 %). Le chiffre d’affaires du troisième trimestre 2025 s’élève à 4,3 milliards d’euros (près de 5 milliards de dollars), en hausse de 12 % sur un an, dépassant les prévisions des analystes.

Seul le cours de l’action Spotify (SPOT) a montré quelques signes de volatilité. Après avoir atteint un record historique à 740 dollars le 29 septembre 2025, le titre a reculé à 644 dollars au 3 novembre, soit une baisse de 11,6 % en cinq semaines. La capitalisation boursière reste toutefois très solide, à 132,5 milliards de dollars, en hausse de plus de 80 % sur un an.

Ainsi, malgré les appels répétés au boycott et la mobilisation de plusieurs organisations militantes, Spotify affiche en 2025 une année record, tant sur le plan financier que sur la croissance de ses abonnés. Un contraste saisissant avec les discours militants annonçant sa chute imminente. Reste une question : ces appels au boycott auraient-ils, en fin de compte, servi l’entreprise ?

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