Les PUF viennent d’avertir les auteurs d’un ouvrage commandé il y a trois ans et déjà écrit que celui-ci ne paraîtra pas. Selon le directeur éditorial, les questions de certains journalistes l’ont conduit à penser que cette publication nuirait aux PUF.
D’après Paul Sugy (le Figaro du 10 mars), les journalistes visés sont ceux qui ont assisté à une conférence de presse au Collège de France où se réunissait le collectif Stand up for Science composé d’universitaires persuadés que la censure allait s’abattre sur le monde intellectuel américain depuis l’élection de Trump. Au cours de cette conférence de presse, l’historien à la mode, Patrick Boucheron, s’en est pris aux universitaires qui dénoncent les menaces qui proviennent de l’islamo-gauchisme ou du wokisme, ajoutant « Il y a des livres qui continuent de paraître. Il y en a un aux PUF qui s’appelle ’Face à l’obscurantisme woke’. Aux PUF ! Aux PUF ! ».
La suite, on la connaît. Cet ouvrage, que personne n’a encore lu sauf l’éditeur qui dit l’avoir beaucoup apprécié, est victime du sectarisme, de l’intolérance, de l’inaptitude à débattre, donc de l’obscurantisme de ces intellectuels convaincus qu’ils détiennent la vérité au point de vouloir faire taire tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
Si les PUF ont cédé si facilement, c’est parce que Patrick Boucheron est un homme auquel il ne faut pas déplaire. Professeur au Collège de France, adulé par la gauche car il pourfend les identités nationales, il est l’un des scénaristes de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques… c’est donc à lui que l’on doit une Marie-Antoinette décapitée chantant « Ça ira », la tête entre les mains. Il est aussi le grand Manitou de l’édition française grâce à son poste de direction de collection aux éditions du Seuil (il paraît que « pour être publié au Seuil il faut lui baiser la babouche », selon le Figaro du 15 janvier 2025). Enfin, il est ultra médiatisé : outre ses articles au Monde, à L’Obs, Télérama et la revue L’Histoire, il court les plateaux télé et les radios, Arte, France inter, France culture…
Bref, dans la sphère médiatique, il pèse plus lourd que les trois auteurs de l’ouvrage, qui n’ont pour eux que leurs travaux universitaires de haute volée et un curriculum vitae impressionnant.
Pierre Vermeren, historien, est professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Auteur d’une multitude d’ouvrages, notamment sur le monde arabe contemporain dont il est spécialiste. Il est également président de la Société française d’histoire d’Outre-Mer (SFHOM), directeur du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie (FM-GACMT) et président du conseil scientifique de l’association LAIC (Laboratoire d’analyse des idéologies contemporaines).
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Emmanuelle Hénin, est normalienne, historienne de l’art, spécialiste de littérature française du XVIIe siècle, professeur de littérature comparée à Sorbonne Université, elle a été membre de l’Institut universitaire de France.
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Xavier-Laurent Salvador, est professeur Agrégé de lettres modernes, Docteur ès lettres, maître de conférences à l’université Paris XIII.
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