Les services secrets du Royaume-Uni ont ouvert leurs candidatures pour les stages de l’été 2025 et, parmi elles, une offre étonne particulièrement. Les principales agences de renseignement britannique MI5, MI6 et GCHQ proposent en effet un stage accessible uniquement aux étudiants issus de minorités ethniques (« Black, Asian, mixed heritage or ethnic minority ») et de familles socialement et économiquement défavorisées.
L’offre est la suivante :
- La durée du stage est de 10 à 11 semaines, rémunérées.
- Les conditions d’accès stipulent que le candidat doit appartenir à une minorité ethnique et venir d’un milieu défavorisé, selon des critères précis, tels que le métier des parents ou la situation familiale au moment où le candidat avait 14 ans.
Face aux nombreuses réactions médiatiques dénonçant le caractère discriminatoire de cette offre, les services de renseignement ont répondu que la législation britannique autorise ce type de mesures de « préférence », à condition qu’elles visent à compenser un désavantage réel ou une sous-représentation identifiée, tant que ces programmes ne débouchent pas directement sur un emploi garanti. Ils invoquent notamment l’Equality Act de 2010, qui permet les « positive action internships » en cas de désavantage manifeste pour un groupe.
Une porte-parole du GCHQ a déclaré : « Ce stage n’est pas un emploi permanent. Les candidats issus de toutes origines peuvent postuler à nos autres campagnes de recrutement général, ouvertes à tous, sans distinction. » Voilà qui confirme bien la discrimination : un candidat blanc issu de la classe moyenne ou supérieure ne peut pas effectuer de stage dans les services secrets britanniques. Il pourra toujours prétendre à un emploi permanent, à condition qu’un ancien stagiaire ne lui soit préféré à l’embauche…
Par Laurie Nevay — IMG_4834.jpg, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49559880