Chercheurs américains « exilés » : la France va-t-elle devenir le refuge du wokisme universitaire ?

En mars 2025, Aix-Marseille Université lançait le programme Safe Place for Science, destiné à accueillir une trentaine de chercheurs américains prétendument empêchés d’exercer librement leur métier sous la présidence Trump. Derrière l’affichage vertueux — défense de la liberté académique, soutien à la recherche — se cache une volonté idéologique claire : l’exportation vers la France du militantisme universitaire que les États-Unis cherchent précisément à contenir.

Les profils reçus parlent d’eux-mêmes : près de 300 candidatures, dont une majorité issues des sciences humaines et sociales, avec un tropisme marqué pour les études de genre, les théories postcoloniales, l’antiracisme militant et l’intersectionnalité. Autant de champs marqués par leur engagement et leur militantisme woke, depuis plus d’une décennie, par une vision très politisée de la recherche, où l’activisme se mêle à la production scientifique jusqu’à en effacer les frontières.

La récente décision de Donald Trump de couper les budgets des universités connues pour leur militantisme woke et leurs actions en faveur de la diffusion des idées du mouvement à travers des publications, ainsi que la suppression d’autres programmes eux aussi marqués par ce même militantisme, a poussé de nombreux chercheurs et enseignants, vecteurs de ces idées, à chercher un point de chute pour continuer leurs projets : la France.

Le programme, soutenu par François Hollande et doté de 15 millions d’euros sur trois ans, ne se contente pas d’accueillir ces chercheurs : il les intègre, les finance, leur offre des chaires temporaires et les insère dans le paysage académique français. Le tout sans aucune réflexion publique sur l’orientation idéologique d’une telle démarche.

Or, cette initiative s’inscrit dans un contexte universitaire français déjà sous tension. Les débats sur le wokisme, l’écriture inclusive ou l’« islamogauchisme » fracturent les campus. Les organisations étudiantes telles que l’UNI dénoncent depuis des années une dérive militante et un conformisme intellectuel dans les sciences sociales. L’arrivée d’un contingent d’universitaires formatés par les mêmes logiques ne peut que renforcer, sous prétexte de liberté académique, la main-mise de l’idéologie woke sur la recherche universitaire. Le seul motif d’amusement réside dans la probable stupéfaction que ressentiront les américains en arrivant dans les facultés françaises : malgré les moyens mis supposément à leur disposition (dans le contexte budgétaire dramatique des universités), ils risquent d’être déçus en découvrant les locaux délabrés, les bureaux surpeuplés, l’impossibilité fréquente de faire des impressions papier, l’obligation d’acheter son propre ordinateur, la bureaucratie obèse, l’administration défaillante… Gageons que si jamais ils arrivent, ils seront nombreux à repartir !

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