Le Sénat de Berlin, qui constitue le gouvernement régional, a officiellement décidé d’instaurer un « Jour commémoratif contre l’islamophobie » (Gedenktag gegen Islamfeindlichkeit). La première célébration officielle est prévue pour le 15 mars 2026.
La mesure a été portée par la coalition au pouvoir, en particulier par le SPD (sociaux-démocrates) et la CDU (chrétiens-démocrates).
Le choix de la date du 15 mars n’est pas anodin. Elle fait référence à l’attentat terroriste de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, survenu le 15 mars 2019, au cours duquel 51 musulmans avaient été assassinés dans deux mosquées.
L’objectif affiché par les autorités berlinoises est de rendre visibles les discriminations subies par les musulmans dans la capitale allemande. Concrètement, le dispositif prévoit l’allocation de fonds publics à des associations afin de mener des campagnes de sensibilisation et d’organiser des événements à cette occasion. Le Sénat entend également nouer des partenariats avec les communautés de mosquées (Moscheegemeinden), qui seront invitées à participer activement à cette journée par le biais de portes ouvertes ou de rencontres avec le public.
Par ailleurs, un « document-cadre » (Eckpunktepapier) est en cours d’élaboration pouvant inclure des formations à la diversité à destination des fonctionnaires, notamment les juges et les enseignants.
Une fois de plus, alors même que la menace de l’islamisme en Allemagne est élevée, et particulièrement à Berlin, un pays qui a connu plusieurs attentats islamistes ces dernières années, dont celui du marché de Noël l’an dernier, les responsables politiques jugent plus pertinent de faire de l’« islamophobie » le problème central de la société. Cela alors que les actes dits islamophobes ne représentent qu’environ 20 % des actes antireligieux recensés, soit quatre fois moins que les actes antisémites.