Depuis début décembre 2025, des affiches publicitaires appelant au boycott de Coca-Cola sont apparues dans le métro londonien, dans le cadre d’une campagne menée par plusieurs organisations pro-palestiniennes. Les visuels dénoncent le fait que la franchise israélienne de Coca-Cola opère dans une colonie en Cisjordanie contestée et appellent les usagers à signer une pétition pour boycotter les produits de la marque.
Cette initiative est portée par Palestine Solidarity Campaign (PSC), en partenariat avec Friends of Al-Aqsa (FOA), et relayée par des médias tels qu’Islam Channel. Les affiches ont été installées dans plusieurs stations du réseau londonien, notamment à Southwark.
Selon les organisateurs, Coca-Cola Israël (Central Bottling Company), franchise du groupe, possède un centre de distribution et des entrepôts frigorifiques dans la zone industrielle de la colonie d’Atarot, à Jérusalem-Est. Ils affirment que cette implantation contribue économiquement au maintien de l’occupation et à la spoliation des terres palestiniennes. L’une des affiches indique notamment : « Ads are going up across the Tube exposing Coca-Cola’s role in enabling Israel’s land theft, military occupation and apartheid. (Des publicités sont affichées dans tout le métro londonien afin de dénoncer le rôle de Coca-Cola dans le soutien au vol de terres, à l’occupation militaire et à l’apartheid menés par Israël.) »
La campagne invite les usagers à :
- signer une pétition appelant au boycott des produits Coca-Cola ;
- privilégier des alternatives présentées comme « apartheid free », dont « Gaza Cola » ;
- participer à des actions de mobilisation devant les supermarchés, les mosquées ou lors des événements liés au « Coca-Cola Christmas Truck ».
Le mouvement appelle au boycott de l’ensemble des marques du groupe Coca-Cola : Coca-Cola, Diet Coke, Fanta, Sprite, Schweppes, Costa Coffee, Innocent Drinks, Smartwater, Appletiser, entre autres.
Cette campagne s’inscrit dans une mobilisation plus large qui dure depuis plus de vingt ans. En 2022, General Mills, un autre groupe agroalimentaire américain, avait d’ailleurs retiré ses activités de la zone d’Atarot après des pressions similaires.
Les affiches déployées dans le métro londonien n’ont, à ce stade, pas de date de retrait annoncée. La campagne semble devoir se poursuivre durant tout le mois de décembre 2025, période au cours de laquelle Coca-Cola intensifie traditionnellement ses opérations de communication (tournée du camion de Noël, promotions de fin d’année). Les militants ont également mis en circulation un « camion de boycott » lumineux, conçu pour contrer symboliquement l’imagerie festive de la marque.
Il est à noter que le réseau londonien a validé l’affichage de ces publicités malgré plusieurs points du règlement interne qui auraient pu conduire à un refus. Les directives stipulent qu’une publicité peut être rejetée si elle est susceptible de provoquer une « offense grave ou généralisée », si elle incite à la haine, à la violence ou à un comportement illégal, si elle constitue un message politique explicite (soutien ou attaque d’un parti ou d’un candidat), ou si elle aborde des sujets hautement controversés sans objectif d’intérêt public clair tel que la promotion de la tolérance ou des droits humains. Bien que certains critères puissent être interprétés, l’acceptation de ces affiches soulève des questions sur l’application de ces règles face à un message à la fois politique et partisan.