En décembre 2025, le Dr Acharian a été jugé par le tribunal correctionnel de Pau pour discrimination, en raison de son refus de prise en charge d’une patiente trans en lien avec son identité de genre, ainsi que pour outrage sexiste, en rapport avec les commentaires qu’il avait publiés sur Google après les faits.
L’affaire concerne le docteur Victor Acharian, gynécologue obstétricien à Pau (Pyrénées-Atlantiques), en France. En août 2023, il avait refusé de prendre en charge une patiente transgenre de 26 ans, venue consulter pour des douleurs mammaires après un rendez-vous pris sur Doctolib. Le jour de la consultation, selon les différentes versions, la secrétaire aurait indiqué que le médecin refusait de la prendre en charge. Le rendez-vous, pourtant confirmé via Doctolib, n’a donc pas été honoré par le praticien. Après la publication d’un avis négatif sur Google par le compagnon de la patiente, le gynécologue avait répondu publiquement en expliquant qu’il s’occupait « des vraies femmes » et qu’il n’avait « aucune compétence pour s’occuper des HOMMES, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire […] qu’ils sont devenus femmes ». Ces propos avaient déclenché la réaction d’associations militantes telles que SOS Homophobie, ainsi qu’une plainte devant l’Ordre, suivie de poursuites pénales.
En janvier 2025, le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine avait déjà sanctionné le Dr Acharian à six mois d’interdiction d’exercer, dont cinq avec sursis, soit un mois ferme, pour avoir refusé cette patiente transgenre et pour ses propos transphobes en ligne. Le cabinet doit ainsi fermer pendant la durée du mois de suspension.
L’Ordre avait rappelé qu’aucune personne ne peut faire l’objet de discrimination dans l’accès aux soins et que ses propos ne relevaient pas d’une simple « maladresse », mais d’un comportement discriminatoire envers les personnes en transition de genre.
Le tribunal a finalement relaxé le docteur en décembre pour le délit de discrimination, mais l’a condamné à une amende avec sursis pour outrage sexiste, d’un montant d’environ 800 à 1 000 euros selon les comptes rendus.
L’une des raisons principales de l’absence de condamnation pour discrimination est que les juges ont retenu, au moins en partie pour le volet pénal, la défense avancée par le médecin, selon laquelle il n’aurait pas eu les compétences techniques nécessaires pour examiner un « homme sous traitement hormonal ». Ce qui est parfaitement exact, la gynécologie étant définie comme une spécialité médico-chirurgicale qui s’occupe de la physiologie et des maladies de l’appareil génital féminin.