Les émeutes orchestrées par le mouvement Black Lives Matter (BLM) à la suite du décès de Georges Floyd en 2020, ont créé un contexte particulièrement tendu aux États-Unis dans lequel toute accusation en racisme valait condamnation. C’est cette année-là qu’une photo de trois adolescents, recouverts d’un soin cosmétique contre l’acné, pourtant postée trois ans auparavant, rejaillit et devient virale sur les réseaux sociaux.
Le procès rendu par le jury populaire et “antiraciste” d’internet est sans équivoque : les lycéens sont coupables de “Blackface”, une pratique visant à se recouvrir le visage de maquillage noir pour se déguiser en africain. Dans la foulée, l’établissement dans lequel ils étudient, pourtant un prestigieux lycée catholique de Mountain View en Californie, cède à la pression du mouvement BLM et demande aux lycéens de choisir entre un retrait volontaire ou une exclusion sans même entendre lesdits accusés.
Les familles des lycéens déposeront plainte contre l’établissement et par une décision rendue lundi 6 mai dernier, il est avéré que la matière déposée sur leur visage est bien un masque cosmétique de couleur vert clair à l’application et qui devient vert foncé en séchant. Par ailleurs, ce procès est une occasion de rappeler aux établissements scolaires qu’ils ne disposent pas de pleins pouvoirs, arbitraires, en matière d’exclusion d’élèves, et ce, peu importe que leur réputation soit en jeu. « Cette affaire est importante (...) pour son effet révolutionnaire sur toutes les écoles secondaires privées de Californie, qui sont désormais légalement tenues d’offrir une procédure équitable aux étudiants avant de les punir ou de les expulser », explique Krista Baughman, l’une des avocates des étudiants.
Les adolescents percevront donc chacun 500 000 dollars de compensation et 70 000 dollars de remboursement de frais de scolarité pour avoir été injustement punis pour des faits racistes qu’ils n’ont jamais commis.
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