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Sleeping Giant

Né aux États-Unis, le 16 novembre 2016, Sleeping Giant est un collectif de cyberactivistes anonymes qui prétend lutter contre la diffusion de la haine en ligne (racisme, sexisme, fake news…) en visant le portefeuille des médias qui ne partagent pas leurs opinions.

Fondé par deux spécialistes de la publicité et du marketing, Matt Rivitz et Nandini Jammi, il s’est d’abord attaqué à des médias conservateurs américains (le site Breitbart et la chaîne Fox news), avant d’essaimer dans une quinzaine de pays (France, Angleterre, Italie, Norvège, Espagne, Nouvelle-Zélande…).


Après avoir ciblé un média, leur stratégie consiste à interpeller publiquement - essentiellement sur Twitter et Facebook - les annonceurs qui y diffusent de la publicité en les accusant de financer le développement de la haine en ligne. Leurs actions reposent sur ce que l'on appelle le name and shame.


La section française de Sleeping Giant, après s’en être pris au site Boulevard Voltaire et à l’hebdomadaire Valeurs actuelles vise désormais la chaîne d’info continue Cnews.


Afin de ne pas être accusés de lancer des appels au boycott, ils prétendent se contenter d’informer les entreprises du risque en matière d’images et de réputation qu’elles courent à être associé à ces médias. Un risque dont Sleeping Giant est pourtant le principal artisan avec les campagnes de harcèlement qu’il lance et que ces 21 500 membres plus ou moins réels relaient.



Ces pressions portent leurs fruits puisque de nombreuses marques comme Ferrero ou Décathlon ont décidé de retirer certains de leurs budgets publicitaires à la suite des «avertissements » des Sleeping Giants.


L’arroseur arrosé


Nandini Jammi, la cofondatrice du mouvement accuse Matt Rivitz de l’avoir poussé vers la sortie et d’avoir tiré toute la couverture à lui. Dans un article publié, le 10 juillet 2020, et sous-titré « Comment mon co-fondateur, un homme blanc, m'a fait sortir du mouvement que nous avons construit ensemble ? », elle lui reproche de l’avoir « invisibiliser » parce qu’elle était racisée. Le héros de la bien-pensance ne serait-il qu’un affreux mâle blanc qui use et abuse de son « privilège blanc ».

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