Le gouvernement du Queensland, dans le nord-est de l’Australie, a décidé de mettre un terme à l'expérimentation des bloqueurs de puberté pour les mineurs trans.
L’annonce a été faite lors d’une vidéo conjointe publiée par Timothy Nicholls, ministre de la Santé, et Jarrod Bleijie, vice-premier ministre du Queensland. Dans cette vidéo, les deux responsables ont exprimé leur volonté de réévaluer la prise en charge des mineurs trans, en particulier concernant les traitements hormonaux permettant de bloquer la puberté.
Tout est parti d’un service clinique, qui, depuis sa création en 2017, accompagnait médicalement des enfants souffrant de dysphorie de genre. Selon les chiffres du média australien ABC News, le service suivait 547 jeunes patients, avec 491 autres en attente de traitement. Un rapport avait été commandé à la suite des déclarations d’une psychiatre de cet hôpital pour enfants, le Dr Jillian Spencer. Cette dernière s’inquiétait que ces jeunes patients ne bénéficient pas toujours d'une évaluation psychiatrique suffisamment rigoureuse avant de prendre des décisions aussi irrévocables que celle de commencer une transition.
Malgré cela, le rapport d’experts supervisé par le psychiatre John Allan a plaidé pour la continuation des traitements. Face au manque de preuves scientifiques solides pour justifier cette approche, une forte polémique est née suscitant une vive inquiétude dans la population et parmi les experts. Cela a aboutit à cette position de prudence adopté par le gouvernement du Queensland.
Une prudence notamment vis-à-vis des bloqueurs de puberté qui est partagée par d’autres pays importants. L'année dernière, au Royaume-Uni, dans un rapport indépendant, la pédiatre Hillary Cass a également recommandé de réduire l’usage de ces traitements en raison de l'absence de données cliniques probantes sur leur efficacité et leur sécurité à long terme. Sur cette base, le gouvernement britannique a révisé ses lignes directrices, appelant à une approche plus prudente et plus encadrée.
Malheureusement, cet appel à ne pas précipiter les transitions de genre chez les enfants et les jeunes n’est pas la voie que semble prendre la France. Dans un rapport en préparation, la Haute Autorité de Santé défend une approche beaucoup plus militante, proposant d’autoriser ces traitements hormonaux à partir de 16 ans.
Espérons que le nouveau ministre de la santé, Yannick Neuder, se détourne de ce projet de rapport et adopte comme l’ont fait avant nous l’Angleterre, la Suède et désormais le Queensland un moratoire sur les transitions de genre des mineurs.
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