Alors que des activistes en tous genres : décolonialistes, indigénistes, racialistes s'emploient à déconstruire notre Histoire, à l'instrumentaliser pour nourrir la repentance et le ressentiment, Dimitri Casali, un historien engagé et courageux qui n'hésite pas à s'opposer à tous ces déboulonneurs de statues et démolisseurs de mémoire nous a accordé cet entretien exclusif. Il est par ailleurs à l'origine d'Historock, un très beau projet que nous vous invitons à découvrir.
© Dimitri Casali
Depuis des années, vous vous battez pour que l’on enseigne mieux l’Histoire de France ? Pourquoi est-ce, pour vous, un combat aussi important ?
Historien et ancien professeur en ZEP, je me bats depuis plus de 10 ans maintenant, pour un enseignement équilibré de l’Histoire en France, car aucun pays au monde ne sacrifie autant sa propre histoire au nom de la repentance et du politiquement correct. Championne de l'autoflagellation, en proie au danger du multiculturalisme, la France perd peu à peu son identité. Son modèle d’intégration est totalement en panne. Or on ne peut aimer ce que l’on ne connait pas, d’où la nécessité de la transmission de notre Histoire avant toute chose. Celle-ci fédère, réconcilie, rassemble, donne la foi en notre avenir et en l’avenir de notre pays. Il faut faire de l'enseignement de l'histoire un grand récit national fédérateur qui rapproche tous les Français quelles que soient leurs origines, et qu'il fasse que nos élèves deviennent des citoyens fiers de leur appartenance à la nation. Nous devons mettre fin à un enseignement source de haine de soi, de culpabilisation et de victimisation. Pour cela il faut avant tout inverser notre rapport négatif au passé pour y voir, non pas une source de lamentations, mais une source de confiance. Pourquoi ne pas enseigner à nos élèves notre émerveillement devant tous ces hommes et ces femmes qui ont forgé notre nation. Donnons aux nouveaux venus l'amour et la passion de notre histoire et nous leur ferons aimer la France au lieu de la détester…
Si dans notre Histoire vous deviez choisir un épisode ou un personnage qui résonne avec notre époque, que choisiriez -vous ?
C’est difficile toutes les grandes figures qui permettaient d’expliquer comment s’est patiemment façonné notre pays, ont été soigneusement bannies des programmes scolaires. Clovis, Charles Martel, Saint Louis, Charles V, Richelieu, Louis XIII, sont soit entièrement supprimés, soit réduits à quatre pages dans les nouveaux programmes scolaires comme Napoléon mon préféré… Ce sont elles qui résonnent particulièrement avec notre époque.
Ces personnages rappellent que la France est tributaire d’un double héritage : un héritage catholique et royal, mais également un héritage républicain et laïc. Nous devrions être fiers de ces deux héritages, l’Histoire de France est un bloc !
Vous n’avez jamais hésité à emprunter des chemins originaux pour transmettre votre passion de l’Histoire. Pouvez-vous nous parler de vos derniers projets ?
Je suis l’auteur de manuels d’histoire chez Armand Colin ou La Martinière originaux mais mon dernier projet éducatif HISTOROCK, « l’Histoire de France l’opéra rock » raconte la construction de notre nation des cathédrales au général de Gaulle. Grâce à des airs musicaux faciles à retenir, sur des musiques rock, pop, rap, RnB, variété, notre spectacle permet aux jeunes générations d’assimiler des connaissances, de partager des émotions communes, de s’imprégner de nos valeurs et de notre culture, quelles que soient leurs origines…
17 vidéos pour les écoles accompagnent notre spectacle. 17 comédiens incarnent véritablement notre récit : Aliénor d’Aquitaine, Philippe Auguste, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Henri IV, Louis XIV, Napoléon.
Mais cet ambitieux projet est loin d’être achevé nous avons encore besoin de 30 000 €. Si vos lecteurs le souhaitent, ils peuvent soutenir financièrement notre projet HISTOROCK sur la page Helloasso. Chaque don est non seulement défiscalisable mais en plus il donne droit à des contreparties qui leur permettront d'être eux aussi acteur de ce projet. Par exemple, pour 20 € ils recevront les 17 chansons du spectacle, pour 50€ les chansons + les 17 vidéos, pour 80€ le coffret pédagogique qui contient les chansons, les vidéos et un livre de 64 pages, pour 99€ une invitation pour la Première du spectacle le 8 octobre à Paris (presque complet…)
Que diriez-vous aux indigénistes et consorts qui voudraient déconstruire notre histoire ?
De cesser de répandre des contrevérités historiques et de creuser des fossés qui nous séparent et qui nous rendrons bientôt irréconciliables. Il faut savoir qu’il existe un acharnement de la part des décolonialistes à déconstruire notre passé. Ils jouent la carte de la culpabilisation, voire de la criminalisation de l’Histoire de France. Ce phénomène, appelé mouvement décolonial, nous vient des États-Unis. Il est relayé en principalement par les associations communautaires, qui au nom de la lutte pour l’émancipation, instrumentalisent l’Histoire en réactivant l'idée de « race ». Ils exigent de déboulonner les statues de nos héros, d’effacer leur nom de nos écoles et de nos rues. C’est une grave erreur, je le répète : c’est avant tout notre culture française qui est la base de notre vivre ensemble et cette culture est fondée sur la connaissance de l’Histoire du pays qui vous accueille, celui où vous vivez et travaillez et dont vous possédez la nationalité quelle que soit notre origine géographique. La bonne connaissance de l’Histoire est donc une garantie d’intégration car elle est un moyen d’accéder aux modes de compréhension de notre société. C’est par l’Histoire que l’on forme à la citoyenneté… Cicéron disait « l’Histoire est l’institutrice de la vie ». Nous l’avons trop négligée depuis plus de 20 ans : perte des fondamentaux, perte du savoir, montée de l’ignorance qui met en danger notre démocratie…
Plus qu’un coup de gueule je veux faire une déclaration d’amour à la transmission de l’Histoire de France. Car si nous voulons marcher vers le futur retournons toujours à nos racines…
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